Bonjour, je vous présente Shiyoko qui est une histoire se déroulant au Japon féodal.
Bonne lecture!
Le vocabulaire pour les mots spécifiques:
*Vocabulaire*:
Daishō: Le daishō, littéralement «Grand-petit») est le nom donné aux deux armes traditionnelles des samouraï, le katana et le wakizashi
Ishizuki: lance équipé au bas du manche d'une pointe en acier pour transpercé les armures.
Sageo: petite corde japonaise unie, ou tressée.
Wakizashi: petit sabre de cérémonie utilisée généralement pour le suicide rituel seppuku, mais servait aussi dans les combats.
Ko-Yari: petite lance robuste.
Yari: une lance.
Nodachi: Le nodachi est un long sabre japonais (faisant entre 1m et 1m 50) qu'on manipule à deux mains.
Katana:le katana est un sabre (arme blanche courbe à un seul tranchant) de plus de 60 cm. Il est porté glissé dans la ceinture, tranchant dirigé vers le haut (vers le bas si le porteur est un cavalier).
Kabuto: Le kabuto, est le casque traditionnel de l'armure japonaise employé par les
samouraï . Il est constitué en forme d'une bombe composée de diverses plaques en métal forgé et rivetées entre elles protégeant le sommet du crâne ainsi qu'une série de lamelles souples (shikoro) protégeant le cou.
Maebashi: visière rajouté sur le kabuto mit vers l'avant pour protéger les yeux et qui est entouré de deux large ailette en métal servant à dévier les coups de sabres latéraux.
PROLOGUE
Shiyoko
Le kabuto du samouraï était rouge de sang; la plaine était jonchée de cadavre, les arbres étaient calcinées, les deux camps dévastés. Le samouraï Takeda sortit son épée en l'attrapant à deux mains; son adversaire était un samouraï du clan Yoritomo.
Les deux guerriers s’avancèrent l'un vers l'autre au centre de la colline au milieux des cadavres: là où le soleil tapait le plus fort.
Les armures luisantes, le guerrier Yoritomo nommé Yorinao, commença la charge. Il se rua sur son adversaire, la lance projetée en avant. Togoro l'esquiva aisément, puis contre-attaqua avec son sabre qui fit un arc de cercle sur le flanc de l'agresseur. Cela transperça légèrement sa cuirasse dans un bruissement métallique.
Les deux samouraïs s'écartèrent l'un de l'autre, attendant que l'un d’eux attaque.
Ce fut le guerrier Takeda qui prit l'initiative. Le nodachi en l'air, il lança une charge redoutable. Son adversaire le para avec difficulté. Les lames s'entrechoquèrent brutalement et les deux samouraïs restèrent au corps à corps pendant ce qui sembla durer une éternité.
La respiration saccadée, Togoro observa avec hargne son opposant. Les deux guerriers étaient exténués après une journée de bataille, en plein soleil.
L'air était lourd, et des gouttelettes de sueurs glissaient le long du visage de Togoro. Il suffoquait à l'intérieur de sa prison de métal. Prison qui malgré tout, et il en était conscient, le maintenait en vie.
Finalement le Yoritomo parvint à dégager sa lame du corps à corps et la fit tournoyer en l'air. Il l’abattis sur le casque de Togoro. Le sabre brisa les lanières métalliques latérales et trancha grièvement le visage du rônin Takeda.
Yorinao fit voler le nodachi de son adversaire et asséna un coup à sa jambe. Togoro s'écarta, puis détacha la corde tressée et sortit de son fourreau un petit sabre.
Il esquiva agilement un second coup de son ennemi, puis se projeta contre le torse de celui-ci. Le guerrier Yoritomo eut le souffle coupé et baissa sa garde. Togoro profita de la faille de son adversaire pour y enfoncer son wakizashi. Avec une précision extrême, la lame transperça puissamment les minuscules plaques de fer et vint se planter dans le cœur du rônin.
Le samouraï vaincu tomba genoux à terre. Du sang émergea de sa bouche grande ouverte et la douleur déforma son visage.
Togoro pointa sa lame sur la tête du guerrier à genoux puis l'enfonça lentement à travers son crâne. Togoro ne laissait transparaître aucune émotion. Ce geste était pour lui naturel, il faisait parti de sa caste, de son éducation et de son être le plus profond.
La scène avait quelque chose de poétique. Dans la plaine inondée de cadavres, seul le vent se faisait entendre à présent. Son souffle régulier faisait tristement danser l'herbe teintée du sang des guerriers tombés.
Togoro enleva la lame, ôta le casque du rônin et enfin découpa son cou afin d'y extirper la tête tel un trophée.
Le Takeda attrapa son nodachi brisé, ramassa son fil tressé et rangea le reste du sabre dans son fourreau. Puis il s'écarta lentement, prenant du recul sur le désastreux spectacle qui s'offrait à ses yeux fatigués. Les deux clans Yoritomo et Takeda était maintenant annihilé.
Togoro était maintenant le dernier du clan Takeda à sortir vivant de cette bataille. Il enleva son kabuto ainsi que la visière, puis s'allongea dans l'herbe fraîche à côté du champ de bataille et ferma les yeux.