voilà un petit extrait de "Les yeux d'Albane" rien que pour vous.
N'hésitez pas à me donner votre avis!!!
c'est le tout début
4 octobre 2006
Quand j’entre dans le vestibule de l’entrée, je ne remarque rien en apparence. Une bibliothèque sur ma gauche, construite à partir d’étagères en contre plaqué, fixées au mur et remplies de divers ouvrages. A côté, au sol, un porte-parapluie. Près de la porte d’entrée, une lourde armoire en acajou où ranger manteaux et chaussures puis un long couloir sombre menant à un escalier.
Devant moi, la salle de séjour, spacieuse et bien éclairée avec une lourde table en bois massif recouverte d’une nappe cirée couleur chocolat, et quatre chaises hautes qui l’entourent. Les murs sont peints en clair et le décor est sobre. On sent bien que l’emménagement dans cette demeure est récent.
Tout a l’air normal et je ne comprends pas, au premier abord, ce qui peut tant effrayer la petite blonde qui se tient devant moi.
Cette petite blonde, c’est Elisabeth, ma cousine. Une adorable poupée aux cheveux clairs, presque blancs et soyeux, au teint laiteux et aux yeux noirs et profonds.
« Alors ? Comment vas-tu ?
- Bien. Me répond-elle la voix éteinte.
Je ne saisis vraiment pas le sens de ma visite. Elle m’a appelée hier et m‘a demandé, non sans une certaine gène, de passer en urgence dans ce pavillon si coquet.
"C’est … À cause de la maison !" M’a-t-elle simplement dit.
Elle est pourtant charmante sa maison. Quand on entre par le portail qui donne sur une rue tranquille, une petite allée de terre, ombragée par deux beaux arbres feuillus mène à la porte d’entrée, une belle et lourde porte en bois ornementée.
Quand on regarde la maison de l’extérieur, faîte toute de briques et de pierres, on sent bien qu’elle ne date pas d’hier mais elle a été plutôt bien rénovée. Autant les murs que le toit.
- Entre !
Elisabeth m’invite à pénétrer dans leur immense salle de séjour éclairée par de grandes baies qui donnent sur un balcon d’où l’on a une vue imprenable sur Paris.
Tout au fond de la salle, un canapé et un fauteuil couleur cannelle sont installés sur un beau tapis oriental devant un téléviseur posé sur un petit meuble de fortune noir. Au centre, une table basse en verre avec dessus une décoration style jardin japonais, grande passion de Marina, la compagne de ma cousine.
- Tu veux boire quelque chose ?
- Un café si tu as.
- Bien. Je reviens.
Elisabeth sort alors de la salle de séjour. Quant à moi, je me dirige vers le canapé.
Une crampe d’estomac me saisit alors soudain.
Etrange et brutale sensation !
Je regarde autour de moi. Rien d’anormal. Pourtant, un malaise m’étreint. Il y a comme une atmosphère pesante ici alors que tout parait ordinaire.
Je m’assois sur le canapé, bien rembourré et confortable, rien à dire.
Je me sens agitée, oppressée alors qu’en entrant ici, tout allait bien. Est-ce pour ça que ma chère cousine que je vois rarement m’a demandé de passer en urgence ?
Elle revient d’ailleurs de la cuisine avec deux jolies tasses aux motifs orientaux et aux contours dorés, remplies d’un bon café rehaussé de chicorée. Je n’ose rien lui dire de ce ressenti étrange. Cela pourrait la perturber d’avantage. Pourtant, elle semble regarder autour de nous, l’œil sombre et inquiet.
Eprouve-t-elle la même chose ?
- Alors ? Quoi de neuf ? Dis-je pour détendre l’atmosphère et oublier ce malaise qui persiste.
- Comment trouves-tu la maison ? Me demande-t-elle tout de go.
Je reste pantoise. Elle me scrute intensément.
Je préfère néanmoins ne rien dire. Il faut déjà que je « sente » les éléments. Quelque chose me dit que je dois aller plus loin avant de parler. Une intuition.
- Et bien ! Elle me parait charmante ! Vous avez beaucoup de chance.
- Albane ! Dis-moi la vérité !
- Mais… Que veux-tu que je te dise ?
Elle m’observe un instant puis soupire et baisse les yeux comme résignée.
- Peut-être qu’on se trompe depuis le début.
J’essaie de la rassurer alors.
-Tu sais, je n’ai vu que le salon alors c’est un peu difficile de juger.
- Tu veux visiter ? Me coupe-t-elle.
Ses yeux ont repris un éclat particulier.
- Oui, je veux bien.
Elle se lève alors et je la suis. A ce moment, je remarque un étrange phénomène. En m’éloignant du coin salon, le malaise s’estompe complètement. Je m’arrête.
- Attends deux minutes."
Elisabeth se retourne sur moi. Je reviens alors vers le canapé. Cette sensation de mal-être revient. C’est une certitude quasi-mathématique. Réglé comme du papier à musique. Une présence qui pèse d’un coup et qui s’allège quand on s’éloigne.
Voili voilou